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4 février 2013 à 00:17

Lu dans le journal "le Monde"

Quelques réflexions d'un homme intègre... à méditer.

Qui ne se souvient de Vikash Dhorasoo, ancien footballeur international, ayant évolué au Havre, à Lyon, Bordeaux, au PSG et au Milan AC entre autre.

Il est aujourd’hui un homme de cinéma et de plume. Il est chroniqueur Télé et livre souvent au journal « Le Monde » ses réflexions sur le monde du sport en général.

J’ai choisi de vous faire partager sa dernière chronique car elle me semble d’une grande portée morale pour tous sportifs.

 

 

« Je n'ai jamais rencontré le docteur Fuentes

 

LE MONDE SPORT ET FORME | 01.02.2013 à 09h39 • Mis à jour le 02.02.2013 à 18h18 Par Vikash Dhorasoo (ancien footballeur, fondateur du mouvement Tatane).

 

Affaire Armstrong aux Etats-Unis, procès Fuentes à Madrid... Pourquoi un sportif se dope-t-il ? Pourquoi tricher, en prenant des risques pour sa santé, en abîmant son corps ?

J'ai été sportif de haut niveau. J'ai pris des vitamines, du Guronsan, des boissons énergétiques, des anesthésiants, des antidouleurs... On m'a fait des intraveineuses de vitamine C et d'Aspégic lorsque j'avais la grippe. On m'a fait des infiltrations lorsque j'avais des entorses. J'aurais tout accepté pour jouer, et j'acceptais tout ce qu'on me donnait dans le vestiaire. Moi, j'avais confiance en mes dirigeants. On m'a peut-être dopé "à l'insu de mon plein gré", mais moi je ne me suis jamais dopé volontairement. Je n'étais pas prêt à tout pour être le meilleur. Je n'ai jamais rêvé d'être une star du ballon rond, d'être célèbre. Je n'ai jamais rêvé de tout gagner et d'exploser tous les records. Moi, je voulais juste jouer et, pour ça, j'aurais tout fait. Pour disputer un match de L1, je serais allé voir un marabout ou serais même rentré dans une église. Mais me doper... non !

Inconstance, contre-performances

Certains pensent que le dopage dans le sport collectif est inutile. J'avais une VO2 max [mesure de la capacité d'absorption de l'oxygène] moyenne. Avec les transfusions du docteur Fuentes, j'aurais pu augmenter ma capacité pulmonaire. J'aurais gagné en puissance et aurais pu enchaîner les matchs. J'aurais aussi récupéré beaucoup plus vite et aurais pu garder toute ma lucidité, même après les rushs balle au pied que j'affectionnais tant. Parfois, après une série de dribbles, je manquais une passe. C'était parfois simplement de la fatigue.

On a toujours le choix, dans la vie. J'ai choisi d'accepter mon inconstance, mes contre-performances. Je savais que je pouvais rater des matchs et perdre ma place de titulaire. Mais j'ai surtout accepté de perdre. Oui, j'ai accepté la défaite dans un milieu où la culture de la gagne et la haine de la défaite sont une religion.

Je n'ai jamais douté d'un de mes partenaires, même si on subissait une pression énorme. Il fallait être fort, gagner, car souvent le club jouait sa survie. Combien de fois le président Aulas nous a dit que la Ligue des champions était vitale ? Une non-qualification pouvait mettre en péril l'équilibre financier du club, donc nous ! Notre entreprise dépendait de nos performances. J'ai tenu bon, les autres aussi. J'en suis certain. Vu la fréquence des contrôles, il aurait pourtant été facile de ne pas être démasqué. De plus, le dopage semble en avance sur les contrôles.

Mais qu'aurais-je fait si, avant la finale de la Coupe du monde, on m'avait imposé une petite pilule magique ? Qu'aurais-je fait si on m'avait dit : "Prends ce produit, il va changer ton destin et celui de tes proches !" J'espère que j'aurais dit non, mais finalement je ne sais pas. Et heureusement, je n'ai jamais croisé le docteur Fuentes...

Je voulais jouer contre les meilleurs, et pour cela je devais penser "être le meilleur". J'ai avant tout accepté les limites que m'imposait mon corps. En l'aidant, mais sans jamais franchir la ligne rouge. J'ai compensé par beaucoup de travail. Alors oui, j'ai loupé des matchs, surtout au PSG. J'ai été sur le banc de touche ou remplacé à la mi-temps, c'était humiliant parfois. Dans ces moments-là, on peut passer du côté obscur. Impossible pour moi. J'ai toujours donné le meilleur de moi-même. Même si parfois le meilleur n'était pas très beau à regarder jouer. Oui moi aussi je savais "faire le boulot", mais avec mes limites.

Vikash Dhorasoo (ancien footballeur, fondateur du mouvement Tatane) »

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