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26 août 2009 à 03:32

La pitahaya ou pitaya

LA PITAYA           

 

Depuis quelque temps est apparu sur nos marchés, en particulier le marché des mornes1, un fruit à l’aspect  peu ordinaire que nous nous proposons de vous faire découvrir. Il s’agit de la pitaya ou pitahaya de l’indien Taïno « fruit écailleux » plus connue en Asie sous le nom de « fruit du dragon ».

 

 

 

                       

C’est le fruit d’un cactus semi épiphyte, l’hylocereus  dont une espèce serait native des petites Antilles.

Pourtant originaire d’Amérique centrale (Mexique et Colombie), ce cactus à rameaux triangulaires, a été importé au Viet Nam par les français au début du XIXe siècle et devint même le premier produit d’exportation de ce pays.

Plante rustique, la pitaya prospère dans des écologies très diverses et se plait particulièrement dans les zones subtropicales sèches. C’est ainsi que, grâce aux recherches du  CIRAD2 de Vieux habitants, sa culture se développe en côte sous le vent de Guadeloupe. 

 

   

 

Le fruit si délicieux est le résultat d’une alchimie naturelle bien particulière. En effet, la plante  fleurit peu après  la tombée de la nuit et la grosse fleur blanche à la douce odeur de vanille mesure près de 30 cm de diamètre mais ne tient généralement qu’une nuit. La pollinisation nocturne est assurée dans sa région d’origine, par des chauves souris. En Guadeloupe où cet agent de pollinisation est absent,  la fécondation doit être faite par l’homme par utilisation de pollen d’une espèce différente, la pitahaya étant auto stérile. La récolte, de mai à septembre, se fait un mois après fécondation.

              

De forme arrondi, à l’épiderme rose recouvert d’écailles, le fruit mesure une dizaine de centimètres et peut peser 350grammes.  Sa chair blanche, rose ou rouge fuchsia suivant les espèces, lisse et ferme, est parsemée de très nombreuses petites graines noires.

                                             

D’une saveur douce et fraîche, la texture de la pitaya se rapproche du melon ou du kiwi. La rose est un peu plus acide que la variété rouge. Elle se consomme crue et bien fraîche.

                                                  

Ce fruit, pauvre en calories, et en vitamines, est très riche en sels minéraux et antioxydants. La médecine traditionnelle des indiens d’Amérique centrale lui attribue d’étonnantes vertus digestives (graines à effet laxatif).  La pitaya aide aussi à réduire le taux d’acide urique dans le sang et favorise ainsi la prévention de la goutte.

Il ne vous reste plus qu’à déguster ce fruit étonnant et si délicieux mais dont le prix reste malheureusement encore élevé (5 à 6 euros le kg).

                             

 

 

 


1Marché qui se tient tous les vendredis après-midi à Baillif, face au tour du père Labat et qui remporte un très vif succès (nous espérons pouvoir y consacrer un article prochainement).

2CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement.

Sources: wikipedia.fr; supertoinette.com ; mi-aime-a-ou.com ;

Caribfruits.cirad.fr (site scientifique de vulgarisation, liens importants).

 

Merci à Mme et Mr André Berry  pour leur gentillesse, et leurs renseignements si précieux.

 

 

 

 

Interview de Monsieur Fabrice Le Bellec, chercheur au CIRAD


Assojsvh : Monsieur Le Bellec, vous êtes chercheur au CIRAD, existe-t-il une variété endémique de pitaya en Guadeloupe ?

M. Le Bellec : Il existe effectivement une variété endémique en Guadeloupe. Sa spécificité  est de ne pas pousser en plein soleil.  Elle reste sous l’ombrage. On la trouve en forêt en Guadeloupe, mais elle disparaît dès que l’environnement est perturbé en particulier par l’urbanisation. C’est en fait une espèce en voie de disparition. Nous avons fait quelques prélèvements avec l’autorisation du parc régional , en général en bordure, en lisière de forêt, en côte sous le vent mais aussi en côte au vent, à Trois rivières et jusqu’au Lamentin, dans des zones bien protégées en sous bois. Le fruit de cette variété est plus petit que les autres.

Assojsvh : Le fruit porte des épines non ?

M. Le Bellec : Le fruit porte des épines mais à majorité il les perd.

Assojsvh : Et il est comestible.

M. Le Bellec : Il est complètement comestible comme tous les autres pitayas, pas de problème.

Assojsvh : Comment vous est venu l’idée de mettre en culture ce fruit ?

M. le Bellec : Je travaille sur la pitaya depuis près de 15 ans. J’ai commencé à la Réunion, car en fait il y avait de la pitaya dans la nature, mais elle ne portait pas de fruit et un jour par accident il y a eu des fruits de portés ce qui nous a permis de nous poser pas mal de questions car on voyait cette plante fleurir naturellement et s’arrêter au bout de la floraison sans porter de fruit. L’accident de la pollinisation naturelle nous a donné des idées. L’examen du fruit nous a montré qu’il était comestible, et progressivement, nous avons travaillé sur  la biologie florale de l’espèce pour savoir ce qui l'empêchait de produire des fruits naturellement. C’est ainsi qu’on s’est aperçu que c’était un problème d’auto incompatibilité des plantes que l’on rencontrait…

Assojsvh : Il y avait  une auto stérilité en fait.

M. Le Bellec : Oui et le fait de croiser les espèces ou les variétés entre elles permettait d’obtenir des fruits sans aucun problème. On a joué les pollinisateurs. Au début on le faisait la nuit car la fleur ne dure qu’une nuit et progressivement, à force de recherches, on s’est aperçu qu’on pouvait polliniser le matin. On a mis ainsi une technique culturale pour produire des fruits de façon un peu plus rationnelle pour les producteurs.

Assojsvh : Actuellement, il y beaucoup de producteurs en Guadeloupe ?

M. Le Bellec : Actuellement il n’y a pas grand monde qui se soit lancé, mais on commence à voir des fruits sur le marché des mornes à Baillif. Actuellement, sur Vieux habitants, il y a deux producteurs, Jean-Marc Petit et Monsieur Berry et une dizaine de producteurs sur toute l’ile, mais qui ont planté des quantités raisonnables pour essayer. Les seuls producteurs restent messieurs Petit et Berry.

Assojsvh : Quelle est la marche à suivre pour les personnes qui seraient intéressées par l’exploitation

M. le Bellec : Etre producteur en premier lieu car on favorise dans un premier temps ces agriculteurs. Mais c’est une exploitation assez technique quand même qui demande des investissements, une maîtrise de la condition culturale en raison de la floraison et de la pollinisation manuelle. Donc la première étape est que tout producteur qui a un projet d’implantation de pitayas vienne nous voir le lundi matin après 8 heures et là-dessus nous renseignons sur la faisabilité du projet compte tenu de la situation géographique de l’exploitation projetée, et les conditions d’achat de nos plants.

Assojsvh : Monsieur Le Bellec, je vous remercie. 

 

 

 Bibliographie

Monsieur Le Bellec, ingénieur agronome est chercheur au CIRAD de Vieux habitants.

Il a publié divers ouvrages chez Orphie éditeur en collaboration avec Valérie Le Bellec, « Le grand livre des jardins tropicaux », « Verger tropical» « jardin créole ».  

 

Le CIRAD est un EPIC (Etablissement Public Industriel et Commercial) de recherche agronomique.

Implantations en Guadeloupe : 

Vieux habitants, dédiée à l’arboriculture fruitière

Capesterre pour la  banane et la biodiversité

Petit Bourg  Rougol pour la Canne à sucre

Au sein de l’INRA Duclos, laboratoire de médecine vétérinaire des maladies émergentes.

 


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